Michel Piccoli est né à Paris le 27 décembre 1925. Ses parents sont musiciens; son père est violoniste et sa mère, pianiste. Il fait ses études au collège d'Annel, à l'École Alsacienne et au Collège Sainte-Barbe à Paris. Au lendemain de la guerre, il décide de devenir comédien et figure dans "Sortilèges" de Christian-Jaque en 1945. Trois ans plus tard, il débute au théâtre avec la pièce " 1-e Matériel Humain". Depuis, il partage sa carrière entre le cinéma et le théâtre. La télévision lui offre également de jolis rôles qui vont marquer profondément sa carrière tel que "Les joueurs", "Montserrat", "Egmont", "Hauteclaire", "Don Juan"...
En 1967, Michel Piccoli a déjà une carrière très abondante, et marié à la chanteuse et comédienne Juliette Gréco, il est désormais une valeur sûre du cinéma. Alors qu'il pourrait sans inquiétude se contenter d'accepter des rôles classiques, il remet soudain tout en question, en acceptant de jouer des personnages plus difficiles. Il tourne ainsi pour Marco Ferreri "Dillinger est mort" puis "La grande bouffe" qui lui vaudra antant d'éloges que de critiques. Il tournera dès lors dans des films qu'il aura au préalable longuement étudiés, entre autres, "Far west" de Jacques Brel, "Themroc" de Claude Faraldo ou "Grandeur nature" de Lui's Berlanga. Dans le même temps, il est la vedette "attitrée" des oeuvres de Claude Sautet, Luis Bunuel et Marco Ferreri.
Fin des années 70, Michel Piccoli change encore de registre en se jouant des risques du métier, avec une évidente jubilation. Il prend le risque de déplaire au public, en multipliant les rôles antipathiques; père incestueux dans "La fille prodigue", père tyrannique dans "La puritaine", mari brutal dans "Une chambre en ville" ou mari jaloux pour "Péril en la demeure", homosexuel dans "Une étrange affaire", manipulateur sadique dans "Que les gros salaires lèvent le doigt"...
Il prend le risque de jouer dans des films réalisés par des débutants tels que "La diagonale du fou", "Mauvais sang", "Adieu Bonaparte" ou encore "Le général de l'armée morte". Pour ce dernier, il en écrivit l'adaptation et en assura la production.
En 1980, il reçu le prix d'interprétation masculine du festival de Cannes pour son rôle de juge sexuellement désaxé pour "Le saut dans le vide" de Marco Bellocchio.
C'est en 1997 que Michel Piccoli mène à bien l'aventure de son premier long métrage en tant que réalisateur, "Alors voilà", après s'être exercé trois ans plus tôt sur "Train de nuit", un court-métrage. Ce passage à la réalisation couronne une décennie pleine, si bien en termes quantitatifs que qualitatifs; "Milou en Mai" de Louis Malle, le peintre tourmenté de "La belle noiseuse" de Jacques Rivette, sélectionné à Cannes en 1991. Puis, Dandy séducteur dans "Party" de Manoel De Oliveira, "Généalogie d'un crime" de Raoul Ruiz, patriarche de "L'émigré" de Youssef Chahine, chirurgien cynique dans "Maladie d'amour", "L'homme voilé"...
Tour à tour farfelu ou fermé, extravagant ou inquiétant, Michel Piccoli ne cesse d'être cet éternel comédien de tempérament et prend peu à peu une stature de monstre sacré de l'écran européen. Si bien qu'il devient officiellement, président de l'association "Premier siècle du cinéma" en 1995, et personnifie à lui seul le septième art centenaire dans "Les cent et une nuits" d'Agnès Varda.
2003 n'est pas la dernière date à laquelle s'arrête sa brillante carrière; Michel Piccoli monte régulièrement sur les planches pour jouer des pièces prestigieuses. Quant au cinéma, il tourne toujours autant.
On peut s'en rendre compte en consultant sa filmographie.
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